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La tentation d’Antoine - Jean-Paul Mari

Jean-Paul Mari : une quête d’une mémoire collective.

mardi 24 septembre 2013 par Abdelali Najah

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Jean-Paul Mari publie « La tentation d’Antoine » aux Editions Robert Laffont, Janvier 2013. Une fiction qui puise dans son expérience professionnelle. « Le métier d’Antoine était de partir vers la nuit, prendre des nouvelles pour les rapporter aux gens du jour » (p.22).

Antoine Mégy, personnage principal du roman et qui n’est que Jean-Paul Mari le grand reporter de guerre, est un journaliste sortant d’un coma mortel après avoir été touché grièvement à la tête lors d’une embuscade de l’ar-mée française dans le col de la vallée d’Uz en Afghanistan. « Un mois plus tôt, Antoine dormait profondément prisonnier d’un corps carapace, dur et statufié. Traumatisme crânien, compliqué d’un vilain abcès au cerveau » (p.12). Il voit sa mémoire défaillante incapable de se souvenir d’une parti de son passé à savoir l’embuscade de la vallée d’Uz et la disparition de Lola, la femme de sa vie.

Alors, Antoine traumatisé et grièvement blessé physiquement, part dans un voyage en Méditerranée à la quête de sa mémoire perdue, « Qu’est-ce que la Méditerranée aujourd’hui ? », un reportage « chronique de vacances ».
Dés le début du roman, Antoine est ferme. Il est partagé entre deux mondes distincts, voire contradictoires. Une volonté de puissance et une volonté de savoir hantent son esprit, sa conscience et son identité. « Paris était lisse comme une carte postale. (...) Un monde du jour, vulgaire mais en paix éternelle. À des millions d’années-lumière de « là-bas », le monde de la guerre et de la nuit » (p.21).

Ainsi, la quête de cette identité commence par ce périple méditerranéen, de Troie à Naples, de Corfou à Ithaque, Antoine ouvre des pages mytholo-giques de la conscience collective pour se repérer. « L’oubli peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années. Mais tes souvenirs sont là, Antoine, le livre n’a pas été effacé. Les pages que tu cherches sont seulement, pour l’instant, inaccessibles » (p.101). Les rencontres se suivent, les souvenirs se reconstituent et le roman conclut en apothéose par cette phrase évocatrice : « La Méditerranée berce son enfant retrouvé » (p.298).

Jorge Luis Borges ne disait-il pas que l’oubli et la mémoire sont également inventifs.



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