jeudi 28 avril 2022 par penvins
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Edition Cambourakis
En écrivant ce récit par devoir pour son île (Kalymnos) Yánnis Yérakis laisse, à ses lecteurs et aux historiens auxquels il donne des pistes documentaires, un témoignage de la vie des pêcheurs d’éponges au début du XIXe siècle. Il espère que plus tard ils s’y intéresseront. L’île est pauvre et les possibilités de culture trop faibles pour nourrir les habitants. Dès leur plus jeune âge les enfants sont recrutés essentiellement par les masterskaïa ( les fabricants de pantoufles russes ). Et ceux qui restent sur l’île doivent partir cueillir les éponges, ce qui veut dire soit risquer sa santé en scaphandre et finir paralysés ou grabataires,
La plupart étaient laissés pour toujours sur les côtes de Barbarie. Parfois quand ils ne pouvaient pas accoster, ils devaient les mettre [les victimes] dans un sac lesté et les jeter en pâture aux requins…
soit descendre nus au fond des mers au risque d’être la proie de ces « poissons ». Dépassant les limites en profondeur et en temps de plongée soit poussés à la faute par les capitaines lourdement endettés soit parfois par goût de l’esbroufe, ils bravent le danger par nécessité, n’ayant d’autres ressources que cette pêche s’ils n’allaient pas fabriquer des pantoufles en Russie dans des conditions épouvantables. Les scaphandres détruisent et provoquent des accidents. Aussi se réjouiront-ils de leur interdiction par le pouvoir ottoman. Cette interdiction malheureusement ne durera que quelques années pendant lesquels les requins attaquent et déchiquettent les pêcheurs nus.
Années de misère et de drames dont Yérakis se fait un devoir de laisser un vivant témoignage.
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