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L’invité d’Allah ou l’orphelin grain de sable

Création théâtrale du poète Ahmed Hafdi, éditions "Le Manuscrit"

dimanche 23 mars 2008 par Françoise Urban-Menninger

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Le Prologue s’avance sur scène et nous introduit d’emblée au coeur de la grande histoire de l’humanité. Il fustige l’homme qui n’a rien retenu des leçons du passé et qui ne sait pas mettre fin à sa "monstruosité hideuse, destructrice, dévastatrice".

Le tableau suivant se situe dans la magnificence du désert où l’invité d’Allah n’est autre qu’un touriste de passage. Il s’agit de Smith, un Américain qui se prétend journaliste et auquel Yasser offrira, en toute confiance, l’hospitalité et son amitié.

La voix du poète Amer scande un hymne qui semble venir de très loin et qui remonte du fond des âges. L’ Américain Smith, dans un moment de lucidité, avoue que dans son pays les hommes courent après l’argent :"ils ont le luxe et la peur", "vous avez la simplicité et le bonheur...", ajoute-t-il, en s’adressant à Hatim.

Ces belles paroles se perdent dans l’immensité du désert...Car lorsque Yasser voudra rencontrer Smith dans son pays, celui-ci n’aura plus le temps ! Les présents que Yasser lui aura offerts, lors d’une courte rencontre dans un restaurant, resteront sur la table. Heureusement Yasser aura la chance de trouver un nouvel ami !

Ahmed Hafdi écrit avec le souffle d’un poète qui éveille en nous quelque chose de notre mémoire ancestrale. Ce désert somptueux devient le berceau de l’humanité tout entière. La trahison de Smith, la stupidité, la cupidité l’emporteront sur la sagesse et sur l’intelligence.

La voix d’Ahmed Hafdi est envoûtante car elle tient de la tragédie grecque, on pense à Eschyle et à Sophocle, et dans le même temps, le thème de l’absurde nous renvoie à Kafka. Les images solaires et charnelles confèrent au texte une musique au tempo intemporel et universel qui égrène en chacun d’entre nous des notes presque familières.

Mais derrière la tragédie humaine qui fait référence ici à la guerre en Irak, le poète veille et évoque avec des mots lumineux, dans une langue belle et sensuelle "le désert en fête" "quand le bel astre surgit".
L’un des secrets du bonheur tient dans cette extrême simplicité qui consiste "à écouter les grains de sable". Quant à l’amitié, elle est cette suprême lueur d’espoir qui éclaire les âmes et aide les hommes à tenir debout.

Françoise Urban Menninger

www.manuscrit.com

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