mardi 21 juin 2011 par Jean-François Ponge
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10-18 (Domaine étranger), 2009, 411 pp. (traduction de Valérie Bourgeois)
Un choc ! Malgré tout ce que vous avez pu lire ou entendre au sujet des guerres successives qui ont ravagé l’Afghanistan, ce n’est rien comparé au roman de Khaled Hosseini. A travers le destin de Mariam et de Laïla, c’est toute l’horreur de la condition faite aux femmes afghanes qui est décrite, sans détours et pourtant sans aucune complaisance morbide. Il m’est arrivé à plusieurs reprises d’arrêter ma lecture tant j’étais ému au-delà du supportable par la violence, tant psychologique que physique, de certaines scènes. Depuis la chute du royaume d’Afghanistan, sous les coups de boutoir des partisans armés par les soviétiques, jusqu’à l’intervention américaine qui a chassé (provisoirement ?) le régime des talibans, en passant par les luttes fratricides entre seigneurs de la guerre qui ont conduit le pays au chaos, la condition de la femme n’a cessé de connaitre des hauts et des bas en cette terre d’Islam, au gré des clans divers qui ont dirigé le pays. Mariam et Laïla n’ont pas eu de chance, la première parce que sa condition de "bâtarde" lui interdisait toute chance de réussir dans la vie, la seconde parce qu’un tir de roquette a mis brusquement fin à tous ses espoirs, alors que sa famille s’apprêtait à fuir Kaboul sous les bombes. Deux types de destins, l’un gravé dès la naissance, l’autre déterminé par les hasards de la guerre, vont les faire se rencontrer, pour le meilleur et pour le pire. La mort est au rendez-vous, mais également l’amour, qui imprègne tout le récit. Un grand, très grand moment d’émotion et un témoignage bouleversant. Puisse-t-il faire réfléchir...
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