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En saison - Nimrod
par Alice Granger

Alice GRANGER GUITARD

Editions Obsidiane, 2004.

Nimrod, auteur africain originaire du Tchad, dont j'avais déjà aimé le roman "Les jambes d'Alice", est un vrai poète! Ce recueil de poésie nous fait entendre le pourquoi intime de la poésie! Je lui laisse la parole, en citant quelques phrases de sa postface:

Je n'ai pas succombé aux séductions de l'esthétisme. Voilà ce que n'est pas la poésie: une question d'esthétisme.

Je m'efforce seulement de faire émerger la beauté, d'où qu'elle vienne. Voilà: la beauté! Une certitude, cette beauté, pour Nimrod! Et le d'où elle peut à l'improviste surgir, à condition qu'un poète par la simple écoute de ses sensations la fasse réellement émerger, parce que vraiment la poésie est une affaire de sensations, est infini, n'est pas limité dans un lieu, la surprise est immensément ouverte. Question de foi, peut-être, pour Nimrod, cette beauté! De providence, aussi. La beauté ne peut manquer! Dans l'aridité même!

C'est dans l'entrelacs des sensations que celle-ci me fait signe: le paysage est devenu le lieu où j'habite le plus volontiers. Voilà: des sensations! Ce sont ses sens qui l'avertissent de l'émergence de la beauté! Et si les sens sont éveillés, suscités, par la beauté alentour, c'est donc qu'il y a du paysage! Sensation de naissance dans le paysage!

Est écrivain celui-là qui parvient à réenchanter le monde par des affects devenus beaux et universels. Ce sont des affects qui réenchantent le monde, le paysage, c'est-à-dire des sensations réelles qui avertissent de la réalité intensément matérielle de retrouvailles, et ces affects, des sensations corporelles et allégresse psychique, deviennent beaux c'est-à-dire se mettent à regarder alentour ce qui suscite, et voici le paysage, nouveau, beau, universel. Un pont entre les sensations qui saisissent le corps et l'âme portés en apesanteur et la vision du paysage avec les yeux de celui qui, littéralement, naît. Un pont entre une sculpture en acte et une peinture en acte.

Ce qui suppose que l'artiste opère une rupture par rapport aux attentes de son milieu… Un poète, on oublie trop souvent de le noter, dit toujours non. Extraordinairement précis: un poète dit toujours non. Ce non, cette rupture d'avec le milieu, c'est la naissance. Le "où" infiniment ouvert d'où émergera la beauté est à cette condition. Dire non, pour fêter les retrouvailles ailleurs, dans le paysage où le poète naît, avec ses sensations. Les sensations de son milieu originaire, matriciel, ne peuvent le retenir! Non! Les sensations dans le paysage nouveau sont incomparables, renouvelées, surprenantes, la foi vient de cette certitude d'être gagnant d'avoir échangé une chose pour une autre, de ce processus métaphorique. Ce "non", Nimrod en a sans doute eu la paradoxale révélation lorsque le paysage natal si vert se changea au bout de quelques années en paysage désertique, désertification du Sahel, ceci sans solution apparemment, comme imprimant, au sens aussi d'écriture, ce non, cette impossibilité du retour dans le paysage matriciel. On dirait que Nimrod, sur le long chemin de l'exil, a dû, assez récemment, revenir au Tchad, dans ce paysage qui se désertifia pendant son adolescence, pour vraiment prendre acte intimement, de ce qu'il doit, corps et âme, à cette désertification, à cette perte du paysage vert que l'on pourrait dans cette histoire qualifier de matriciel, à cette sensation de non-retour, l'incroyable capacité d'éveil sensoriel dont il s'est doté et qui fait de lui un poète, c'est-à-dire quelqu'un qui est à l'affût, au quart de tour, de la moindre de ses sensations, et donc absolument curieux de la réalité du paysage qui les suscite, et dans l'urgence d'en faire le récit poétique pour que l'expérience en soit attestée. C'est en revenant au Tchad qu'il s'aperçoit enfin comme jamais que c'est l'écriture du non-retour, cette terre désertifiée, sèche, qui a donné à la lumière, à la naissance, son corps et son âme de poète, cet incroyable don pour l'expérience des sensations, cette impression littérale (impression au sens d'écriture dans la chair) de la beauté, sentir la beauté. La sentir et voir, ouvrant les yeux tel un nouveau-né sur le paysage dans lequel il est, orphelin, abandonné à la vie. La sculpter en se sentant sortir sensoriellement, et peindre la beauté du nouvel espace harmonieux.

La voie que j'ai choisie n'est ni l'expression de la douleur ni le cri d'une révolte dont nul ne viendra à bout. Je veux que mon chant devienne la substance d'un accord éperdu. Voilà: un chant, et un accord éperdu. Aucune doute pour Nimrod, sur cette beauté, et, sur la base de cette foi, un accord éperdu! Pas de douleur retenant en otage le corps et l'âme, et attisant la révolte, puisqu'il y a tout à gagner à s'en remettre à la divine providence pour retrouver la beauté, et puisque cette beauté pourrait toujours répondre présente comme une prédestination, et puisque le poète c'est un élu, forcément!

C'est à ce prix que je pourrai saper le commerce de mes bourreaux. En n'en restant ni à la douleur (d'avoir perdu, d'un non-retour, d'une désertification à laquelle pourrait avoir manqué le recours occidental par exemple pour creuser jusqu'à la nappe phréatique existant sous le désert, d'une Afrique que les bourreaux occidentaux altèrent, exploitent et abandonnent), ni à la révolte, mais en prenant une troisième voie, celle d'un processus de naissance, sur fond de non et de rupture.

Première partie.

Elan vers ailleurs. Non. Rupture.

La cabane où vient se profiler l'horizon. Cet horizon est notre seuil, notre âme, notre journal de bord. Le poète se sent invité par l'horizon! La ligne de fuite…déploie son ampleur. Vers elle nous montons, vers l'oiseau frileux qui déchiffre l'azur. Un envol. Une naissance. Un dieu qui ouvre la route au charme des impasses. Foi. Election. Prédestination.

Poème La fée lumière. Qui semble dire autrefois, avant la désertification, paysage qui resta inaccessible, interdit désormais. Elle fut assignée à demeure, la paix des jardins./ Son vrai nom est le secret, et il vous sied, ô prince,/ de la dérober à notre étreinte. De la sorte,/ L'énigme retourne à la douceur…Un prince imprime l'interdit de l'étreinte incestueuse. Quelque chose reste immaculée. La fée donne à la lumière, à l'ailleurs. Autrefois, un jeune dieu tournait autour et recueillait/ La trace de nos pas, cherchant en vain la porte d'entrée / De notre bonheur un brin sauvage.

Poème Les chemins. Tes pas n'ont élu aucun chemin. Au contraire, le non chemin de retour, A fouler la poussière de l'aridité a ouvert le nombre infini des chemins possibles. Alors, Les chemins nous enchantent.

Poème L'herbe le soir. Rien qu'un frémissement, dans le paysage, on imagine, et voilà qu'il se propage/ A travers le champ de la respiration. Pour celui qui a perdu l'herbe du paysage matriciel d'avant la désertification du Sahel, revenue ailleurs L'herbe surveille mon haleine/ La rend pareille au mystère qui émane de sa tige./ Ah! Je gouverne enfin l'entrée d'une grotte/ Fine et sûre. Ailleurs, où l'herbe est retrouvée, l'interdit de l'inceste ne régit plus, la grotte promet son entrée. Viendras-tu me rejoindre lorsque l'herbe/ Allumera le feu de l'échange?

Deuxième partie

Poème A une passante. Novembre. Les dieux, entre les branches,/ Se délestent de leurs couronnes et notre tête/ Les reçoit. Tout comme la désertification qui transforma le pays matriciel vert en terre sèche et poussiéreuse promettait ailleurs d'autres paysages, d'autres herbes, de même novembre et l'entrée dans l'hiver, récurrence de la désertification, promettent l'hommage royal.

Poème Blonde. A la suite du précédent. J'aime / Le vent qui dépouille les arbres,/ Et cette clarté noire, qui les affûte./ Ils savent mériter l'humus; / Ils rejoignent la profondeur/ Où l'azur se pourvoit. On dirait qu'aussitôt le dépouillement a un répondant sensuel, et l'arbre dénudé de ses enveloppes originaires intériorise dans ses racines la promesse de l'humus. Le prince qui a interdit une jouissance incestueuse, par voie de désertification, promet en partage une saison.

Poème Rousse. Si l'éclat des tes cheveux nous transfigure,/ C'est dû aux divins lumignons/ Des feuilles mortes qui jonchent les allées. L'arbre perd ses feuilles, se dénude, semble mourir à une ancienne vie puisque le climat joue un tour, mais voici que le dénuement s'avère érection, et qu'une rousse répond à la rousseur des feuilles jonchant les allées.

Poème Végétalisme incertain dans Hyde Park. C'est sûr que quelqu'un qui a perdu la verdure du paysage de la première enfance va être toujours, ensuite, littéralement enchanté par le retour de cette verdure ailleurs. Je m'approfondis, / J'herboriseLe pays nous sollicite, et ses frontières / Se sont de longtemps estompées. / La pulsation des heures rejoint / au cœur du monde un bleus indivis. / Puis la divine surprise de frémir: / L'espoir envahit l'espace. On dirait que le poète ne cesse de s'apercevoir que, au prix de l'exil, de l'ailleurs, en acceptant de mourir un peu (en quittant le pays natal) pour ne plus jamais mourir, l'interdit ne l'est plus si la même chose est retrouvée ailleurs. Voici, mais ailleurs, ce même bleu indivis, couleur intra-matricielle. Voici, dans le poème L'herbe, l'Homme ému par la verte / ToisonSalue les nymphéas. L'herbe te fera paître / Dans la région qui rumine en toiSur l'erre des vents, j'ai plaidé pour la verdureJ'aime les éléments, / Je leur voue un culte. Je sais compter avec le labeur / Qui s'attache au pas du paysan. Ici, il s'agit d'un poète paysan.

Poème Pommiers. Identification à l'arbre, dans la certitude des saisons. Il nous sied de suivre l'essor / De vos délicates naissances…. Où la Beauté / Nous fait vivre et mourir. Il existe une beauté, entre les mains de laquelle se remettre, incarnée par le rythme des saisons, par l'humus humide, et l'expérience est infiniment charnelle. Nous jouissons / Sans préjuger de notre plaisir, car les dieux / Qui habitent la lumière sont désinvoltes. …Qui nous élèvera? Qui nous fera planer? / A l'arbre faut-il chaque matin l'octroi / D'un vert plus somptueux?parmi nous / Une présence hantée….Le poète né en Afrique dans un paysage vert puis irrémédiablement désertifié écrit, bien sûr, C'est l'eau / Que nous cherchions, l'eau dans les fleurs / Blanches et dans les draps où nous dormons. Bien sûr, dans l'exil les fleurs sont blanches, et à l'âge adulte l'eau se trouve dans les draps. Poème Le vin des limbes. Finalement, ce poète ne croit pas interdite l'entrée dans la grotte des limbes…car il est Un pays féminin comme la chaleur des draps. …J'aime l'humide saison qui colore le fromage… La poésie de Nimrod semble se nourrir d'une certitude quant au féminin, au prix bien sûr d'un déplacement métaphorique, le matriciel est barré par un non retour, ceci est parfaitement entendu et admis, alors en échange, voici le féminin à portée de mains, ailleurs, voici l'humus à portée de racines des arbres, au rythme des saisons. Une blonde, une rousse, une brune. De la peinture, et des femmes grasses, de la sculpture, le corps se sculpte, la montagne s'érige.

Cantiques.

Donc, bien sûr, Rien qu'un baiser de sa bouche, et mes désirs / S'apaiseront.

Sur de précaires assises, ton doux appel / M'exalte

¨¨¨Dans l'ivresse, comment soustraire mon corps / A l'empire de la belle étrangère?

?…Tourment, ma religion c'est de garantir / Le désastre dans un corps éperdu;

Quelque part, le puissant ascendant, peut-être, d'une Madone à l'enfant…

Et lui, ne sent-il pas au quart de tour la Terre qui brûles d'amour, Terre comble, / Assoiffée, ah! Quel trésor l'arrime aux charges / Si douce du désir (Poème Lotus des vallées). C'est lui qui se sent eau jaillissant de la nappe phréatique pour abreuver la terre assoiffée. Intense métaphore charnelle que tout cela! Qui donc reconnaît à la chair d'aimer sa perte même?

Poème Or l'infante de Salamanque…j'ai gardé la haute main sur la douceur …Rien de perdu, donc, mais infiniment déplacé et différé…Ses pieds ont calmé la poussière (de la désertification), apaisé / Ma brûlure. …L'herbe est vaste, le monde nous appartientune marche et dévote et nuptiale…un marche-pied si catholique…Chaque jour l'éléphant s'éloigne, / S'éloigne mon autoportrait…

Visitation des musées.

Des eaux profondes, habitées, habitables, par les seuls solitaires au monde / Que sont les peintres. …..Je sais une douleur qui, / sur la partition de l'azur, inaugure la note fondamentale. Azur matriciel. Ah! Bleu de notre ruminance, asile puissant pour qui vénère la soif des lointains…Ce bleu océan où les coraux roulent et déroulent un lit nuptial

Merci, donc, finalement, à la soif! Au désir!

Sculptures. Ainsi, la terre accueille / L'élégance de la main qui façonne / Une madone à l'enfant.

N'approuve la beauté que si tu peux l'étreindre;

Sache que l'invention du beau est la plus haute des violences.

Pour Nimrod, dans une poésie devenue si sexuelle, la terre veut littéralement dire terre assoiffée, et le poète est celui qui sait faire jaillir la nappe phréatique, ceci au prix de la violence de l'assoiffement originaire, et se sculpte la madone à l'enfant, la fermeture du cercle, le retour, la métaphore de l'arbre dont les racines plongent dans l'humus humide. Voilà, dans ce giron retrouvé, la beauté peut s'étreindre!

Impressions soleil couchant

Je voyais l'astre du jour s'immerger dans un vaste empire. Métaphore sexuelle! Horizon (toujours l'horizon, la ligne de fuite!) soluble et insoluble, pays intime…Je suis à la porte de ton royaume…Je m'y engagerai sous les arbres…Dans ce paysage chaud et délicieux, les sueurs ont l'attribut de l'oxygène

Routes, que vous êtes belles! (Des pistes en nous)

Pierre, poussière, est un recueil de poèmes écrits et édités à 20 ans, que Nimrod a réécrit, car il n'était pas satisfait de cette œuvre de l'adolescence. Bizarrement, il n'a jamais retrouvé la teneur de son livre…Mais n'est-ce pas cela qui est intéressant? Quelque chose de perdu? Pierre, poussière, écrit-il, avait été un hiatus constaté entre la terre de mon enfance - verte, arrosée- et la terre de mon adolescence- sèche, fauve. Du pays de la soif, Nimrod n'en voulait pas, et n'en veut toujours pas, écrit-il, mais il lui doit pourtant son tempérament, né en décembre, l'hiver au Tchad, il est du signe du feu, et un rien l'allume. Nous l'avions compris!

C'est en exil qu'il écrit. Il voulut faire l'épreuve du feu! Revoir son pays. Je ne connais pas de terre plus élémentaire, ni de paysage plus dégradé. Soumis en permanence à l'érosion éolienne, ce n'est rien qu'un peu de poussière jetée sur lui comme un linceul. Quelquefois, par sa verdure, un arbre…ranime en nous un espoir insensé. Le poète comprend alors que la terre fauve se déploie sur de grands gisements d'eaux. Mais ils sont inexploités.

Si l'espoirs gît quelques mètres sous terre, le ciel, lui, frappe par son étendue - la vacuité de son étendue. La soif est inscrite au ciel…

Je suis devenu poète sans le savoir. Comme personne, Nimrod le poète a vu de ses propres yeux son pays matriciel tel qu'il est après sa naissance, il a pu remonter et voir là où il n'est plus! Et se dire: j'étais là! Mais ce n'est à jamais plus pareil!

Poème L'herbe folle.

L'herbe folle persiste dans l'angoisse…

De nouveau j'ai entrevu / l'herbe folle en son jardin de rouille./ Ce sont trois cheveux au milieu / D'un crâne nu qui se cherchaient / Un giron maternel.

Poème Vêpres.

L'extrême sensation d'être. / J'inhale le fond de l'univers.

Poème Le moment jaune.

J'ai retrouvé / L'arbre dans les branches desquelles fondre.

Poème Les sorghos de septembre.

La saison et l'humus profond des marais / Attendent le grand piquet / De l'homme qui viendra égrener / les sorghos de la contre-saison. …Tu aimes la face polie des feuilles muettes, / Toutes gonflées de sève, et comme jetées / A l'assaut du ciel.

Sur l'écorce humide, / La rosée, cette moniale.

Tu veux toucher le fond profond / L'antre moelleux, la grotte utérine. Voilà! Voilà! Et Ne promène pas comme cela tes yeux d'orphelin, / Les caresses sont dans la doublure de la veste.

Poèmes Erratiques.

Les femmes / Auprès de qui nous trouvons asile, dans leur velours / gras et noir, se destinent à nous avec autorité.

Nous avons gagné le lieu exempt de toute brûlure. / Si nous y taquinons les muses, c'est que la paix / Y remonte des nappes phréatiques.

Sollicitant, en aveugle, la grâce de mourir en apesanteur (fœtus). Je cultive un plaisir à bride abattue.

La mort nous fauche sur des sommets transparents.

Nous nous élevons dans la sphère des balles (la guerre, au temps de l'adolescence). / Elles promettent aux montagnes de les revêtir / Demain d'une étoffe charnelle.

Cette barque sur l'eau absente.

Voilà notre cœur, et son attente subtile.

Luxe inouï de la perte.

La soif est une maladie / Trop tôt aimée. Vers qui a un ton de confidence.

Poème Moïse, le Sinaï & le buisson ardent.

Finalement: Le couperet du vent, puis la terre nue. / Canaan est proche et inaccessible. / Point de deuil sur la montagne, / Un colloque de pierre pour seule compagnie. / Là-bas, ce serait le pays. Il y aurait la paix, / La joie, la poussière salée. Verts sont des prés imaginaires. Voilà, c'est devenu imaginaire. Viens, Moïse, / Viens, la terre est nue ce soir…

Poème Le lieu du poème.

C'est comme le retour de flamme d'une passion défunte. / Je suis le gardien des émotions rocheuses.

Je suis le nu du commencement.

Voici donc ces quelques citations pour susciter en vous le désir d'aller lire vous-mêmes les très beaux poèmes de l'Africain Nimrod!

Alice Granger Guitard

19 avril 2004

 

 

 

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