Marie Kopecka Verhoeven, artiste lyrique, plasticienne et directrice d’Eur’Art annonça qu’elle réunira dans l’Orangerie du Sénat les 38 artistes des 38 pays qui, sous forme de puzzle, restitueront en 2025 leur portrait de l’Europe. Car bien évidemment, l’art, en particulier la peinture et la musique, sont des vecteurs aux valeurs communes de paix et de tolérance qui nous permettent d’appréhender cette âme européenne qui transcende et unit dans le même temps les pays européens. Le président fondateur de la chaîne OKKO Hôtels, Olivier Devys, a bien pressenti ce supplément d’âme que l’art peut générer dans des espaces conviviaux dédiés aux expressions artistiques et de citer, lors de l’inauguration à Strasbourg, cette phrase de Winston Churchill :"Si ce n’est pour la culture, pourquoi nous battons-nous ?"

La première exposition, qui s’est tenue symboliquement à Strasbourg, réunissait cinq artistes représentant cinq pays européens, deux d’entre eux avaient fait le déplacement pour l’inauguration.
Sofie Svejdova, venue de République Tchèque, réenchantait l’espace avec ses " Paroles de fleurs" mais ne nous fions pas aux apparences ! Malgré la flamboyance des couleurs qui fusionnent dans une pleine lumière, une part d’ombre investit la toile et présage des dangers qui menacent l’Europe.
Paolo Assenza, arrivé d’Italie, a peint sa toile jour et nuit dans la froidure de ce mois de février 2022 en écoutant la radio quand "des bruits de guerre", telle "une lame capable de tout trancher", ont inéluctablement influé sur sa toile jusqu’à la submerger. Les vagues d’un bleu profond se sont heurtées, affrontées, confrontées jusqu’à évoquer la tourmente d’une Europe en crise à l’instar d’une mer démontée qui faisait écho à la guerre en Ukraine d’où le titre de son oeuvre "Perméabilité" et d’expliquer en aparté "Nous ne pouvons échapper à ce que nous sommes"...
La Française Charlotte Guibé a esquissé sur sa toile la figure d’un jeune homme dont le mouvement ambigu interroge le regard mais aussi la conscience. Roel Jeroen van des Linden, peintre originaire des Pays-Bas, a mélangé "Quatre vents forts" sur sa toile, offrant ainsi un kaléidoscope où l’on décèle les forces vives de l’Europe.
Ruta Jusionyte, artiste lituanienne, nous renvoie à la mythologie grecque en peignant l’enlèvement d’Europe par Zeus. c’est cette Europe belle, intelligente et forte qu’elle met idéalement en scène dans son tableau.
Nul doute que le Fonds de dotation Eur’Art, qui soutient aussi des collectifs d’artistes, développe un projet innovant de par son ampleur et son ambition à faire voyager une trentaine d’oeuvres dans différents pays et villes d’Europe. Partenaire également de l’ensemble franco-tchèque Rés(o)nances qui a présenté plusieurs événements en France, en Belgique et République Tchèque sur le thème de "Résistance et Création", Eur’Art s’invite désormais dans l’Histoire contemporaine d’une Europe qui ne cesse de se chercher dans un inconscient collectif dont l’esprit et l’âme s’incarnent dans la création artistique.

Françoise Urban-Menninger

Les photos ont été prises par Claude Menninger, on y reconnaît Dominique Defontaines lisant, à ses côtés Marie Kopecka Verhoeven et à gauche les artistes Paolo Assenza et Sofie Svejdova en robe bleue